Login

Paysage Plongée au coeur des Jardins de la Paix

Le jardin français de Notre-Dame-de-Lorette, conçu par Élise et Martin Hennebicque, est composé de boisements et de clairières inspirés des vergers pâturés de la région.PHOTO YAËL HADDAD

Les 5 et 6 novembre derniers, l'association arts & jardins Hauts-de-France a fait découvrir les Jardins de la Paix créés à l'occasion du centenaire de l'armistice.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

À l'initiative de l'association arts & jardins Hauts-de-France dirigée par Gilbert Fillinger et de la Mission du centenaire de la Première guerre mondiale, des paysagistes concepteurs de tous les pays impliqués dans la guerre de 14/18 ont été invités à concevoir les Jardins de la Paix, à proximité des sites de mémoire emblématiques de leurs pays. Des jardins pensés comme une ode à la paix, des lieux propices à l'apaisement, symboles de la vie qui reprend dans un paysage autrefois ravagé par la guerre, mais aussi de l'amitié entre les peuples. « Chaque paysagiste apporte un peu de sa culture pour dessiner un patrimoine vivant et humaniste, où la nature et la créativité offrent des perspectives de réconciliation entre les hommes et avec leur environnement » résume le directeur de l'association.

Le circuit de visite du 5 et 6 novembre réunissant une quarantaine de journalistes et paysagistes concepteurs de ces jardins a permis de visiter une douzaine de projets. Certains, implantés dans des lieux encore fortement bouleversés par le conflit, où aucun remaniement de sols ni plantations d'envergure ne pouvaient être envisagés, ont été abordés avec une approche résolument plastique. C'est le cas par exemple du jardin italien créé sur le site chaotique de l'ancien village de Craonne, qui honore la mémoire de 592 soldats morts au combat sur le Chemin des Dames. À Compiègne, le Jardin du troisième train, projet franco-allemand réalisé dans les bois à l'entrée de la clairière de l'Armistice, propose une longue assise de bois sertie de miroirs qui évoque le parcours d'un train.

Espèces emblématiques des pays des disparus

Pour d'autres projets, les lieux d'implantation ont permis la création de jardins plus élaborés sur le plan de la palette végétale, avec une référence marquée aux espèces emblématiques des pays des disparus.

Ainsi, dans les douves des fortifications Vauban du Quesnoy, le jardin en mémoire aux soldats néo-zélandais qui ont libéré la forteresse utilise notamment des phormiums. À Vimy, dans l'enceinte du site du mémorial canadien, les paysagistes se sont inspiré des panoramas enneigés de leur pays pour créer un jardin baptisé Drapeau, évoquant le drapeau blanc, symbole de paix, avec des plantes sauvages du Canada. À Arras, le jardin Piper's Peace honore la mémoire des sonneurs de cornemuse écossais avec un jardin de bruyères, fougères, plantes de tourbières et chardons bleus, l'espèce emblématique de l'Écosse. À Notre-Dame-de-Lorette, les concepteurs français Élise et Martin Hennebicque ont créé sur une ancienne prairie proche de l'Anneau de la Mémoire et face à la nécropole nationale, un jardin à l'atmosphère douce et intime composé de boisements et de clairières inspiré des vergers pâturés de la région.

En 2019, quatre autres Jardins de la Paix seront réalisés, un jardin français en Belgique, un jardin australien à Fromelles, un jardin tchèque et slovaque à Neuville-Saint-Vaast et un jardin portugais qui se trouve au Quesnoy.

Yaël Haddad

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement